Au Burkina, mon bonheur au quotidien, ce sont les gens.
Dans ma cour, il y a Awa, Mariam x 2 et Assetou qui chaque jour me font rires. Elles me racontent milles et une histoires. Nous partageons nos plats et discutons tranquillement assises quelque part dans la cour. Elles ont toujours le cœur à la blague. Elles me font du bien.
Dans ma rue, il y a le groupe d'étudiants qui boit le thé sous l'arbre à karité à côté de chez moi. Ils me font voir ce que c'est d'être jeune et d'habiter au Burkina. Ils m'expliquent un million de choses sur les réalités du pays et ce sans jamais me juger. Ils me rappellent à quel point j'aime travailler avec les jeunes, tous plus promoteurs les uns que les autres.
Dans ce groupe de jeunes, il y a Diahodine. Il est en première (l'avant dernière année du secondaire). Sa famille est au Ghana. Il a 21 frères et sœurs. Quand il avait 9 ans, son grand-papa l'a pris avec lui, l’a amené au Burkina Faso pour qu'il puisse aller à l'école. Il habitait à 6km de l’école, tous les jours il devait y aller en vélo. Puis, quand il a terminé le secondaire, il a du déménager seul. Il n’y avait pas de lycée près de chez son grand-père. Il est venu vers Léo, pour être plus près du Ghana et de la famille élargie. Il habite dans une maison minuscule sur ma rue. Chaque soir, il vient chez moi, profiter de l’électricité et travailler dans ses bouquins. Il est déterminé à faire tout ce qu’il peut pour terminer son secondaire.
À Léo, il y a les Nadié, Djibril et Fidel, leur femme et leurs enfants. Ils sont des amis sur qui je peux toujours compter. Ils sont toujours là pour me rendre service et pour partager un bon poisson grillé et échanger à propos de tout et de rien. Chaque moment passé avec eux est hyper enrichissant, nous échangeons constamment au sujet de nos cultures respectives. Ils ont une curiosité et une compréhension qui surprend.
À la FEPPASI, il y a Houdou, le comédien. Il met fait tellement rire. C’est un farceur. Il y a Minata qui met tous les efforts du monde pour apprendre l’anglais. Il y a Traoré qui est toujours là quand j’ai besoin de lui et avec qui j’aime bien discuter de littérature et apprendre les langues locales. Il y a le coordonateur d’un professionnel surprenant, mais qui aime rire de bon cœur lors des quelques moments de détente. Il y Issaka, discret, mais d’une gentillesse pure. Il y a le président, un visionnaire, un innovateur et un véritable leader. Il y a Kayira qui rit TOUJOURS, sans arrêt. Il y a les sept conseillers, tellement dévoués et qui m’en apprennent tellement. Il y a toutes ces autres personnes qui gravitent autour de moi, le gardien, le préposé au cyber, les animateurs, les producteurs, les transformatrices et j’en passe et chacun m’amène un petit quelque chose de particuliers.
Au marché, il y a ces femmes qui ne parlent pas français et avec qui, chaque fois, j’ai tellement de plaisir à choisir mes légumes et à refuser de prendre leur fils, leur neveu, leur cousin en mariage.
À Bobo, il y a Delphine et sa famille qui m’ont si chaleureusement accueilli en 2008. Chaque fois que je les vois, je suis bouleversée par la chance que j’ai de les connaître. Ils sont des gens profondément bons. Je les aime beaucoup. Delphine demeure la meilleure cuisinière du Burkina Faso et chaque fois, elle sait me prendre par les sentiments, mon estomac! Il y a Aimé, un entrepreneur, mais aussi un ami se souciant véritablement de son entourage. Un homme droit. Il y a Abou, mon faux mari qui s’informe de moi chaque jour.
À Banfora, il y a Mariam. Elle est tellement belle et déterminée. La progression qu’elle a faite depuis que j’ai habité avec elle en 2008 m’épate. Elle a maintenant des clients un peu partout au pays. Il y a ses deux fils, Aziz et Gédéon. Aziz qui grandit bien et qui continue de rêver de devenir un joueur de foot professionnel et Gédéon qui est terrorisé chaque fois qu’il me voit. Il y a la vieille qui est tellement calme et posée. Il y a ma chère Nathanée, qui a certes grandit, mais qui est toujours autant comédienne. Il y a Aminata qui devient rapidement une femme. Il y a les sœurs, les enfants, les étudiants, tous ces gens qui ont partagé ma vie pendant des mois et qu’il fait tellement chaud au cœur de revoir. Il y a Pascal, mon boutiquier qui est toujours aussi relax et prend la vie du bon côté. Il y a Issa, qui chaque fois m’accueille comme pas deux. Il y a Franck, qui a finalement son bureau à lui et ses clients et qui se dévoue corps et âme pour moi. Il y a toutes ces autres personnes avec qui j’ai travaillé de près ou de loin, qui continuent de me faire sourire par leur dévotion, leur courage et leur détermination.
Partout au pays, il y a ma famille, les gens d’ISF. Il y a Rosanne avec qui je peux avoir les conversations les plus sérieuses du monde, mais qui me fait rêver et rire à chaque occasion. Il y a MC avec qui je peux toujours partager mes péripéties culinaires. Il y a Cat qui a une ardeur au travail surprenante. Il y a Noé qui crayon à la main nous fait les plus beaux dessins en un rien de temps et qui est toujours prête à jaser ‘framework’. Il y a Flo qui est toujours tellement optimiste face à l’équipe. Il y a Charles qui rêve grand, qui veut vraiment. Il y a Romesh qui est intrinsèquement tellement bon envers tous et avec qui il fait toujours plaisir d’échanger. Il y a Nasser qui un leader surprenant. Il y a Idrissa avec tous ses proverbes et ses pensées philosophiques tellement inspirantes. Il y a Hermann avec son sourire et son attitude détendu. Il y a Dana, Matthieu et Tess qui amènent un vent de fraîcheur.
Il y a tous ces enfants que je croise dans la rue, ces hommes, ces femmes qui mettent du soleil dans ma vie au quotidien. Il est tellement bon d’être aussi bien entourée… ah le Burkina!