dimanche 17 août 2008

Une dernière réflexion

Merci. Merci sincèrement. L’accompagnement que vous m’avez offert tout au long de ce projet demeure inestimable à mes yeux. Vous m’avez lu de façon assidue. Vous m’avez soutenu de façon assidue. Sans votre support, cette expérience aurait été encore plus difficile dans les moments creux. Sans votre support, cette expérience n’aurait pas été si rayonnante dans les moments forts. Vous m’avez par moment donné la tape sur l’épaule dont j’avais besoin, par moment le sourire aux lèvres, par moment vous m’avez poussez à me questionner davantage, à être plus critique. Un soutien comme le vôtre n’est pas commun, vous m’avez démontré la sincérité de nos relations et j’en suis émue. Merci. Merci encore.

Je prends mon envol dans neuf jours à peine. Le temps est venu pour moi de conclure ma vie ici et de me préparer à mon retour parmi vous. Les derniers jours ont été peuplés de réflexions. J’aimerais en partager une dernière avec vous, ma plus grande difficulté tout au long du séjour, l’acceptation de mon «occidentalité».

Un séjour en terre étrangère ne peut être antonyme de changement. Jour après jour, les défis se multiplient et l’homme se défini. La motivation et le moral ont une forte corrélation avec les réalités vécues, mais encore davantage avec les valeurs inopinément confrontées. L’être refuse éternellement d’avouer qui il est vraiment. Lorsqu’il se retrouve confronté à ses valeurs profondes, il doit piler sur son orgueil et s’avouer sa véritable nature.

Quatre mois, une bribe dans une vie mais pourtant, quatre mois qui change une vie. Lorsqu’une personne chemine doucement dans son quotidien, son confort devient son point de repère. Éternellement insatisfait, il tente de le déstabiliser, de se dérouter. L’incohérence naît de cette spécificité même de l’homme.

Des années durant la quête d’une identité aura été l’alibi de la fuite d’acceptation. Les idéaux humains, nobles mais grandioses constituent à la fois le germe de la motivation et celui de la déconfiture face à la résignation.

Alors que l’«occidentalité» et les valeurs fondamentales qui la caractérisent lèguent un goût amer dans l’esprit pour celui qui refuse de s’avouer ses origines, la réalisation que ces mêmes particularités sont en fait encrées aux tréfonds de soi se révèle immensément plus déstabilisant.

Sur un fil de fer au milieu d’une fosse à lions, l’humain qu’est cette frêle petite fille tente de retrouver son équilibre. Bousculée à gauche à droite, ébranlée, elle se referme sur elle-même, ferme les yeux et prie pour que le cauchemar prenne fin. Incapable, sans force elle ne sait plus vers quoi ou qui se tourner. Seule au bout de la vie, les larmes de son corps coule sur ses joues. Inconsolable, elle continue pourtant de porter sa carapace et tente de se convaincre de sa force.

Le temps s’envole et la haine face à sa propre personne s’apaise. La mise en évidence de ses caractéristiques n’a plus l’effet d’un coup de couteau dans la peau à chaque instant. Les blessures se pansent. Le soleil recommence à briller et un sourire à orner ses lèvres. Les barrières invisibles qu’elle avait elle-même dressées disparaissent une à une.

Petit à petit, elle découvre finalement, elle s’ouvre et elle apprend. Petit à petit elle apprend à aimer. Petit à petit elle est devenue heureuse dans cet univers. Petit à petit, elle s’est remise à rêver, les idées se sont mises à bouillonner. Petit à petit elle prépare sont humble retour dans une société qui ne lui semble plus si mesquine. Petit à petit elle reprend l’équilibre.

4 commentaires:

Sab a dit…

Wow Val! Tu trouve toujours les mots pour nous faire réfléchir encore plus loin... Tu as su écrire ce dernier passage tel une écrivaine. Chaque mot, chaque phrase a du poids; je n'ai d'autre mot que : WOW! J'admire cette façon que tu as de tirer profit de tout ce qui t'arrive de façon posée et réfléchie. J'ai bien hâte de te revoir... Bon retour!
Sab

Alexe a dit…

Tu es peu profonde betto...

Katsu a dit…

Salut Val,

Que je suis heureuse de te revoir enfin. Les paroles que tu nous rapportes de ton voyage sont remplies de couleurs et d’émotions. Je sais que ton corps est de retour, mais je sens que ton esprit est ailleurs. Lâche-pas Val, le monde n’a pas été construit en un jour, ça en prend du temps pour changer les choses et je sais que tu as déjà commencé.

Love Kathy Sue xxx

Mario Melançon a dit…

En effet ce désir de se connaître nous amène à vouloir sortir de soi par toutes sortes de moyens afin de pouvoir s'asseoir sur ce rocher et se regarder aller afin de voir qui nous sommes pour mieux décider de qui nous voulons être. Déchirant peut être ce constat que finalement les véritables changements se font par une prise de conscience alimentée par l'accumulation de petits constats au quotidien.
Humilité n'est pas le mot que nous attendions de tout ce cheminement, mais il est celui qui nous apporte la paix. Cette paix qui nous fait ressentir par tous nos sens, qui nous sommes vraiment.