Les jours passent, le soleil brille toujours et les mots commencent à me manquer pour décrire ma vie. Quelques jours de plus dans la capitale m’ont permis à la fois de compléter mon projet de recherche, de passer du temps de qualité avec Alanna et de mieux définir mes attentes et besoins pour les mois à venir.
Chaque journée continue de me surprendre et de me faire découvrir de nouvelles réalités. Je suis toujours aussi fasciné par tout ce que je découvre au sujet du Burkina Faso et de ses habitants. Je vois de plus en plus la distance immense qui existe entre les riches et les pauvres dans le pays. Je suis fascinée de côtoyer les élèves de l’école américaine où travaille Alanna et d’en apprendre sur leur monde. Ce monde où tout le monde a un chauffeur, un gardien, une bonne et trop peu de réalités propre à la majorité des habitants du reste du pays. C’est en mangeant un hamburger/frites avec du ketchup heinz sur le bord de la piscine de l’école d’Alanna que j’ai vraiment saisit toute l’ampleur de cette distance entre les gens. Plusieurs de ses élèves du secondaire n’ont même jamais adressé la parole à un burkinabé sur la rue, ils n’ont jamais fait le marché, jamais fais la lessive, jamais été chercher l’eau, jamais utilisé de latrine. C’est déroutant quand on y pense. Après tout, 60% du reste de la population ne s’est peut-être même jamais assis dans une voiture.
Mon séjour à Ouaga parmi cette catégorie de gens m’a tout de même permis de faire des rencontres très intéressantes. Entre autres, j’ai eu la chance de travailler avec un homme qui a quitté le Burkina pour aller faire son université en Ouzbékistan (ex-URSS) alors que le régime socialiste battait son plein. Il est revenu ici rempli d’espoir pour son pays et était de l’équipe de Sankara (un révolutionnaire qui a changé la face du Burkina pendant son court mandat) pour l’agriculture. Il travaille toujours au ministère au niveau de l’agriculture, plus précisément, il travaille sur un projet d’entreprenariat rural fort intéressant. Il a même été le représentant du Burkina à Rome auprès de tous les gros bailleurs de fonds pendant quelques années. Bref, j’espère que j’aurai la chance de travailler à nouveau avec lui et son équipe pour tenter d’améliorer la condition des producteurs du Burkina.
Puis, j’ai doucement pris la route du Ghana avec tous les autres membres de l’équipe du Burkina Faso. Après avoir fait vivre la première expérience de voyage international au stagiaire burkinabé qui travaille avec nous, nous nous sommes tous retrouvé dans un endroit fort sympathique dans le pays voisin du Burkina. Tous les employés et volontaires d’ISF en Afrique de l’Ouest ainsi que les leaders des équipes du Malawi et de la Zambie de même que Parker, le co-président d’ISF et Robin la directrice du personnel africain se sont retrouvés pour quatre journées bien remplies. En effet, quatre fois par année tous les membres d’ISF au Burkina Faso et au Ghana se retrouve pour travailler ensemble et échange sur les leçons apprises et les outils bâtis. Je suis donc très chanceuse d’être arrivée au bon moment pour vivre cela. D’autant plus que la rencontre des leaders africains n’arrive qu’une fois par année en Afrique. Il y avait donc beaucoup de personnes toutes plus motivantes et inspirantes les unes que les autres. Ces quelques journées furent surtout une occasion pour moi de rencontrer les autres membres de l’équipe, mais aussi d’en apprendre davantage sur le travail de chacun. Vraiment, très motivant !! Et bien sur de découvrir un peu le Ghana….et son chocolat !!! La retraite fut aussi une occasion en or pour sortir de ma zone de confort et d’offrir une performance de free style à la WAR of the bands. Pour tout ceux qui me connaissent et savent combien j’aime jouer avec les mots en gratouillant la guitare, imaginez-vous que j’ai fait souffrir ça à toute l’équipe ! Ouf, ils me parlent encore !
ISF prend de plus en plus une direction professionnalisante et c’est très intéressant de le découvrir. Ainsi, mon cher Boris, qui avait été mon coach en 2008, rentre au pays déjà cette semaine pour aller commencer son nouveau rôle au sein du bureau national et pour souhaiter la bienvenu à son premier petit bébé. Et oui, nous aurons le premier bébé ISF en septembre. Je vous donnerai plus de détails sur toutes les changements au sein de l’équipe dès qu’ils seront tous confirmés.
Je rentre donc au Burkina pour encore trois semaines. Or, les plans ont encore une fois changés ! En effet, je devais me rendre au village directement en rentrant du Ghana. Cependant, ma condition physique ne me le permet pas finalement. On ne s’énerve pas, je vais bien ! Seulement, ma foutu chute de yoga, oui de yoga, de décembre dernier a refait surface ! Je m’étais déplacé une vertèbre à l’époque et je croyais mettre fais traité, mais apparemment, les professionnels n’ont pas bien fini leur travail. Ainsi, je me suis de nouveau retrouvé bloqué au niveau de l’épaule la fin de semaine dernière. J’ai tout de suite consulté un kinésithérapeute espagnol qui a fait du très bon boulot sur moi ! Malheureusement, il n’était pas très content de voir la situation, je devrai me faire traiter encore quelques fois avant que le problème ne soit passé. Donc….pas de village avec plein de travail physique. Mais, une excellente nouvelle cependant, mon augmentation en flèche de migraine est directement reliée avec ce problème, donc tout devrait aller pour le mieux sous peu.
Et encore une meilleure nouvelle encore, c’est que plutôt que de travailler au village cette semaine, je vais aider Florian dans la sélection des prochains stagiaires burkinabés. C’est super motivant ! J’ai vraiment hâte ! J’ai une super semaine devant moi !
3 commentaires:
Super bien écrit ton blog val, à la fois facile à lire et très intéressant!
Lâches pas et gardes toi en santé!
Un petit mot pour t'informer que j'ai lu :)
Prends soin de toi !!
Et surtout continue de nous envoyer des nouvelles...
Bisous
Hélène
xoxoxoox
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