dimanche 20 juillet 2008

Un petit tour d'horizons

Tres dsl pour larrangement des photos

Je vous délaisse! C’est fou comme le temps file en terre burkinabé! Dans deux semaines déjà je quitterai ma petite vie de Banfora pour aller m’installer à Bobo pour le dernier mois.

Alors qu’est-ce que je deviens? Tout d’abord, il y a eu mon placement à Orodara. L’objectif de ce placement était de mieux comprendre les réalités des transformatrices d’anacarde et d’essayer de démystifier pourquoi le matériel fourni par différents programmes d’aide demeuraient inutilisés par les dames et pourquoi ces dernières continuent plutôt à faire le travail avec la méthode traditionnelle.

C’est avec cet objectif en tête et l’envie d’apprendre que je me suis dirigée vers cette petite commune. Une fois arrivée sur place, il a été convenu que j’habiterais avec la présidente du groupement des transformatrices d’anacarde d’Orodara. Sur le plan personnel, cette expérience a été extrêmement enrichissante. À la maison à Banfora, la dame avec qui je loge n’aime pas cuisiner. Résultat, après deux mois, je n’avais toujours pas pu apprendre à cuisiner à l’Africaine et vraiment manger les plats traditionnels. Ma chance était arrivée! Pendant toute la durée de mon séjour, j’ai pu non seulement déguster la véritable cuisine d’ici (qui soit dit en passant peut être délicieuse), mais j’ai aussi eu l’occasion d’apprendre à préparer! J’ai bâti une belle relation avec Adja, la fille de 18 ans de Mme Coulibaly, et elle m’a montrée comment être une femme au Burkina haha! J’ai finalement connu les secrets de la lessive!

Voici mes deux formatrices : Adja et Tené sa meilleure amie!

Elles ont toutes les deux 18 ans et profites des vacances scolaires pour faire la transformation de l’anacarde quand elles ont le temps à travers toutes les tâches ménagères! Je crois qu’avec elles, j’ai réussi ma mission de bâtir une bonne relation avec une femme, chose très difficile ici, mais extrêmement intéressante pour les discussions.

Bien entendu, mon séjour là-bas a représenté beaucoup plus que cela! J’ai eu la chance d’aller rencontrer un nombre impressionnant de transformatrices et de vraiment mieux comprendre toutes les étapes de la transformation. J’ai aussi commencé à lever le voile sur les secrets bien gardés de l’inutilisation des machines! Cependant, c’était un peu difficile puisque bon nombre des femmes ne parlaient pas français et mon dioula se résumant aux salutations et un peu plus, l’interprète était nécessaire. Toutefois, je crains qu’il eut s’agit d’un intermédiaire qui transformait un peu la réalité. Ah moi et mon dioula!

En bref, les problèmes des femmes d’Orodara et de Dieri (le village voisin où littéralement toute les femmes transforment l’anacarde ou les céréales) tournent autour du fait que peu d’entre elles ne parlent français et que le pouvoir est donc détenue par quelques femmes seulement qui sont malheureusement devenues corrompues et qui comprennent bien le pouvoir qu’elles ont! Les femmes qui reçoivent les formations et l’information nouvelle venant de programmes d’appui ne transmettrent pas nécessairement toujours aux autres femmes des groupements. Ainsi, elles peuvent devenir des intermédiaires qui n’ont même plus à faire le travail ardu de la transformation pour bien s’enrichir puisqu’elles possèdent les contacts. Elles peuvent donc utiliser les autres femmes qui elles ne font qu’exécuter et espérer avoir suffisamment pour manger. Un des aspects de mon travail sera entre autres d’écrire un rapport pour déplorer cette corruption et aider les programmes d’appuis futurs à mieux orienter leur support.

Maintenant je vous mets un peu d’images sur tout ça!

Tout d’abord, mes nouveaux petits

rayons de soleil, les petits enfants de

Mme Coulibaly qui habitaient avec nous!

Eh oui! Ils découvrent la technologie!

Mme Coulibaly elle-même

Une des transformatrices de Dieri qui est en train de faire la première étape de la transformation, soit le bouillage des coques dans de l’huile. Ainsi, l’huile des coques elles-mêmes, qui est extrêmement nocive et acide, est extraite. C’est d’ailleurs cette huile qui rend le mur noir. L’odeur qui se dégage pendant cette étape est terrible. Les femmes mettent leur santé en péril tous les jours. Quant à ses habits, ce n’est pas à cause de la transformation, mais plutôt parce qu’elle est musulmane.

Par la suite, les femmes doivent briser la coque des noix une à la fois avec un outil de métal. Ainsi, pendant des heures, elles sont assises sur un petit banc et elles brisent les coques. Ce travail est très nocif pour les mains puisqu’il reste plein d’acide sur les coques. Une fois qu’elles ont extraits les amandes, elles doivent les faire sécher au soleil pendant une journée avant de pouvoir enlever la fine pellicule qui les recouvrent et ensuite finalement les faire frire après les avoir séchés une deuxième fois.

Quand je dis nocif, c’est nocif! Regarder les mains de cette petite fille qui aident leur maman avec le décorticage (oui oui, j’ai moi aussi eu les mains comme ça pendant une semaine!)

La transformation de l’anacarde est très ardue. Les femmes doivent respirer pendant des heures de la fumée qui est loin d’être saine pour les poumons. Les risques de brûlures sont aussi très élevés comme elles sont appelées à travailler avec de l’huile brûlante toute la journée. Finalement leur peau est constamment brûlée par l’acidité des coques. Les petites commencent à travailler avec leur maman dès l’âge de 8 ans environ. Elles ont pour seul remède, pour le moment, de boire du lait après la transformation pour neutraliser l’acide qu’elles disent!

Voilà un peu qui fait le tour de mon placement à Orodara. Il y en aurait encore beaucoup à dire, mais il y a autres choses dont je veux parler. Dori!

Après le placement, c’était le temps d’aller à Dori pour rejoindre les huit autres stagiaires et faire le point à la moitié du placement. WOW! Une retraite ça donne de l’énergie!!! Je suis donc partie d’Orodara pour me rendre à l’autre bout complètement du Burkina, aux portes du désert du Sahel. Nous sommes arrivés sous la pluie avec des routes difficiles et résultat, le désert est beaucoup plus vert qu’on pense pendant l’hivernage!

Alors pendant presque quatre jours, nous nous sommes retrouvés pour échanger sur nos placements respectifs et nous aider à mieux orienter notre travail. Ça été très formateur d’avoir la perspective des autres sur notre travail et de pouvoir essayer d’aider les autres aussi.

Je montre celle-là spécialement pour la section. Vos trois de Sherbrooke! En effet, J-F (celui debout) est un stagiaire long terme de Sherbrooke, ici pour au moins un an. Laura-Jeanne est de la poly et intrus sur cette photo! Il y a moins et des petits restes des traces de mon accident de vélo sur mon épaule et Fred mon acolyte. C’était le début d’une session, ne vous inquiétez pas, on a un peu plus de sérieux que ça tout de même!

Comme vous pouvez voir, Boris (mon coach) a su provoquer les questionnements chez nous. Nous voilà pendant notre rencontre de secteur (Agriculture et Micro entreprise). Nous avons beaucoup réfléchit sur l’orientation du secteur et nous avons pu mieux orienter notre travail grâce à ça. Très intéressant comme session! (Bon ok, finalement, on était assez zen pendant les sessions!)

La retraite de Dori était aussi l’occasion pour nous d’avoir notre 24h officiel de touriste au Burkina et nous détendre! Nous sommes donc partie à dos de dromadaire pour aller dormir sur les dunes dans le désert du Sahel en fin de journée le dimanche et revenir le lendemain en matinée avant de se remettre au boulot.

Voici donc Judit qui avance calmement sur son dromadaire. Eh oui! Le désert est vert! En fait, ça ressemblait à un terrain de golfe immense. Il faut aussi souligner que nous étions à l’entrée du désert, pas dans la partie la plus intense disons!

Boris mon coach faisant un touareg de lui-même!








Un des dromadaires se faisant tout bonnement dorer au soleil! C’est très intéressant de faire du dromadaire, en fait, c’est un peu comme faire du cheval seulement avec encore quelques pieds de plus d’élévations. La vraie partie le fun, c’est quand ils se lèvent où se couchent, c’est un peu comme une mini montagne russe!

Nous voilà, les huit stagiaires court terme du Burkina en 2008 en compagnie de deux amis après notre nuit dans le désert, prêts pour une deuxième moitié de placement du tonnerre!

En effet, je suis revenue de la retraite extrêmement motivée avec une idée claire du travail qu’il me restait à faire. J’étais d’attaque et je voulais que tout roule à la vitesse de l’éclair. Le tout a très bien commencé avec mes visites dans les micros entreprises de ma province pour évaluer les appuis qu’ils ont reçus du PAMER (programme d’appui aux micros entreprises rurales). Vraiment, cette facette de mon boulot, je l’attendais depuis longtemps. C’est vraiment fascinant de rencontrer les petits entrepreneurs et de voir ce qu’ils arrivent à faire.

Malheureusement, parce que bien sur il y a un bémol, je suis tombé malade. Bon ok, ça faisait quelque temps que je couvrais ça, mais là j’ai dû agir. Fièvre typhoïde! 10 jours d’antibiotiques et de diète liquide! Ne vous en faites pas, c’est loin d’être grave. J’ai seulement mangé quelque chose quelque part qui n’avait pas bien été lavé ou qui avait été manipulé avec des mains sales. Ce n’est vraiment pas si pire, mais j’avais besoin de repos un peu. Mes activités ont donc été retardées par mon état de santé cette semaine et mon assiduité à mon blog aussi! Heureusement, les antibio font bien leur travail et je bien remise sur pied à la moitié du traitement. Je devrais donc être en mesure de poursuivre mes visites terrain cette semaine et de vous en parler bientôt. Pas de soucis, je prends ça molo quand même, ma santé demeure ma priorité numéro un!

Voilà un tour d’horizon de ma vie du dernier mois ou presque. J’espère vous avoir rassasié en info un peu. Bonne nouvelle aussi, le vieux de la maison a subit son intervention (finalement ce n’était pas le SIDA, mais le cancer de la prostate) et tout s’est bien déroulé. Il est revenu à la maison jeudi et s’y repose calmement en tentant de récupérer un peu.

Voilà, n’hésitez pas à me donner de vos nouvelles, ça donne toujours un petit boost d’énergie. J’ai hâte de vous voir et d’entendre de la musique de chez nous (mon mp3 est mort!)

5 commentaires:

Alexe a dit…

Ouuuuuh Val, trop cool les photos. J'espère que tu prends soin de toi betto! Mais t'inquiète, Alexandre a dit qu'il était là si tu avais besoin de lui... Ahahah! Profite de l'Afrique Val, tu ES en AFRIQUE!! OUhhhhh! :) Donne d'autres nouvelles!! xxx

jft a dit…

Sala Val,

Toujours plaisant de lire tes messages.
Garde cette belle énergie positive que tu sembles encore avoir en toi :)

xx

Anonyme a dit…

Prends bien soin de toi ma belle. J'adore lire tes péripéties.
:)

Katsu a dit…

Hey Val! Il me semble que tes blogs sont toujours plus longs, mais tu me garde toujours assise sur le bout de ma chaise. À Sherby, tout va bien et les garçons poussent comme des concombres (la nuit). Nous avons mis une carte topo sur notre mur du salon et Jaydee est maintenant capable de nous montrer où est Val and the Skunk...Take care of yourself girl. Kathy Sue xxx

Maude Proulx a dit…

1- ça m'a vraiment pris du temps avant de te reconnaitre sur la photo des stagiaires de Sherbie...

2- Avez-vous bu du thé autour du feu dans le désert à coté des tentes ??? (me semble que c'est le cliché par exellence !!)

3- C'est fou les mains des madames !!!!!!!!!!!!!!

4-continue à te promener et à nosu donner des nouvelles !!!!!!!!

xxxxxx