jeudi 19 juin 2008

Sur un petit high

Oh là! On dirait bien que je suis dans un petit pic de bonheur! Tout va très bien ici depuis mon retour de Bobo. Je pars ce weekend pour trois semaines et on dirait que les gens ici ont tous ressentis l'urgence de ma présence!

Au travail, je suis en demande partout!!! Yéé! Vraiment ça fait du bien de vraiment pouvoir donner un coup de main à la CRA tout en apprenant beaucoup! à la maison, la vieille m'a finalement parlé cette semaine...vive les habits africains! C'est comme ça que j'ai réussi à l'approcher! Sinon à mon retour de bobo, je me sentais comme une star quand j'ai soudainement eu deux petits garçons qui ont courru venir chercher mes sacs et trois petites filles qui m'ont littéralement sauté dans les bras. Ici, on dit que je DOIS avoir des jumeaux parce que j'ai toujours plein d'enfants en même temps sur moi! Parlant bébé, la cousine a eu son petit homme jeudi dernier et est rentré à la maison avec lui en début de semaine alors il y a maintenant un poupon avec nous.

J'ai aussi eu droit à une vraie conversation de sage avec le grand-papa cette semaine. Je vous promets plus à venir. Je suis allé au lac aux hippos avec Issa, mais bien tous les hippos étaient dans l'eau! Donc je n'ai rien vu, un autre soir peut-être! Je suis supposé aller aux cascades ce soir avec Mariam parce que à mon retour, il y aura trop d'eau.

Ah oui, j'ai aussi mangé de la gazelle. C'est honnêtement très bon! Et...j'ai découvert le mcdo de Banfora! Ne vous inquietez pas, ce n'est pas un vrai mcdo! Mais vraiment la bouffe et le décor sont magiques!!! (donc vraiment c'est pas un vrai mcdo)

J'ai aussi rencontré une australienne qui fait l'afrique de l'ouest à vélo toute seule. Très très inspirant (maman inquiète toi pas trop...je suis quand même pas si intense...l'amérique du sud c'est assez!).

Finalement, je vais au festival de la musique à Bobo avant de partir pour Orodara. Donc, je suis vraiment vraiment excitée!!

Je crois que le moral est bon parce que ce midi quand j'ai dit aux gens du bureau que j'allais manger, le secrétaire général (le boss ici) m'a dit: Tu n'as pas besoin de manger, tu es déjà grosse! et j'ai rit de bon coeur! Ah c'est Burkinabés, toujours le mot pour nous faire sentir bien!

Je ne vous oublie pas mais je ne sais pas quel genre d'accès je vais avoir dans les semaines à venir!

Gardez le sourire!!

samedi 14 juin 2008

La bureaucratie du Québec, des crevaisons, de la pluie et du support

Entuka, je ne sais pas ce que ça va donner, mais je peux vous dire que postuler pour les bourses du millénaire via l'Afrique, c'est loin d'être une partie de plaisir! Depuis la fin des cours que les téléphones entre l'université et moi se multiplie et que les faxs ne se rendent pas.

Lundi, ce fut la cerise sur le sunday! J'ai rappellé l'université pour être certaine que tout était fait comme prévu parce que les dates limites étaient passées. Surprise! La dame me dit qu'il n'y a rien dans mon compte. Quoi???? ça fait depuis le 15 mai que j'envoies des fax et depuis le 8 mai que j'appelle tout le temps. Maude est allé vous voir plein de fois et chaque fois vous avez dit que c'était confidentiel! Vous ne vouliez même pas luidire si vous aviez accusé réception des documents. Et là, 4 jours après ladate limite, vous me dites que vous avez rien à mon dossier!!!! ahhhhhh et la bien entendu ca commence a decaler et la dame me gueule parce qu'elle dit que je parle en meme temps qu'elle. Je commence à essyer de lui expluiquer calmement que je suis en aftrique et que la communication n'est pas toujours facile et la... bien entendu ca coupe!!! pu de credit! Je mets a pleurer je pogne mon velo pour aller chercher une autre carte et bien sur entre le travail el le kiosque je reussi a derailler ma chaine et a faire une autre crevaison! Laissez-moi vous dire que j'ai fait mon chapelet au complet plusieurs fois!

Finalement quand je suis revenue j'ai parle au monde d'education beaucoup plus comprehensives et elles m'ont toutes arrangee ca. Donc finalement, tout y est! Je ne sais pas ce que ca va donner, mais au moins tout est en bonne et du forme!

Au travail aussi j'avais l'impression que rien ne fonctionnait cette journée là. Donc quand je suis rentré un ami m'a invité à prendre une biere et vraiment j'ai flenché. J'en avais de besoin. La biere a rarement été aussi bonne. Je me suis sincerement detendu ce soir la et le reste de la semaine c'est beaucoup miex passe!

Ainsi, j'ai parlé avec le secrétaire génértal au bureau et on a encore plus défini mon rôle donc c'est super cool. Je suis aussi allé en visite terrain ou j'ai rencontré des gens qui ont des micro entreprises. Tellement intéressant! Je suis allé dans la brousse un peu. J'ai visité un cultivateur/apiculteur, une dame qui fait les produits de karité, une autre les sirops de fruits et un pâtissier. Tous des gens super fascinant! J'ai donné uin petit cours d'anglais. Je suis allé à un forum sur l'environnement hier et je suis venue rejoindre Laura Jeanne et Mel à Bobo pour la fin de semaine.

Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça fait du bien de discuter avec des gens qui vient l amême chose que nous! Je sens que ça va me donner un boost d'énergie! Vraiment leur support est précieux!

Un mois au Burkina aujourd'hui!

Bonne semaine...

samedi 7 juin 2008

Le moustiquaire

Ah oui! Nous avons eu le moustiquaire jeudi!!

Un mois moins un jour!!!!

Oulala, déjà demain, ça fera un mois que je me suis envolée de l'aéroport internationale de Mt-Joli (bon ok peut-être pas internationale, mais...)!

Alors oui, le temps file. Par contre, il y a des journées plus longues que d'autres. La semaine a été vraiment bien remplises de hauts et de bas.

Je commence à beaucoup miex m'intégrer à mon mode de vie, à me créer de petites routines, à connaître plus de gens, à manger plus de nourriture d'ici et à ne plus avoir à systématiquement appliquer la règle du 1,2,3 avale! Je me sens plus à l'aise tout n'est plus tellement différent et incompréhensible. Je commence même à découvrir de nouvelles petites choses qui me font plaisir au quotidien.

Cependant, maintenant que tous ces petits soucis vont mieux, je commence un peu plus à réaliser comment le monde fonctionne autour de moi, et c'est difficile pour le moral!! La petit Val perd beaucoup de naïveté et ça fait mal. Je commence à réaliser que la corruption n'est pas seulement dans la haute politique, mais aussi beaucoup dans mon monde, dans l'aide internationale. C'est un peu difficile de garder le moral quand on réalise comment ça se passe vraiment. Disons que mon sens éthique en mange un coup!

Heureusement, il y a le travail que je fais avec Mariam. Je sais que ça lui profites à elle directement et que ce n'est pas 10 000 000 d'intermédiaires qui vont tout prendre.

D'ailleurs, j'ai eu la visite de Boris, mon coach, hier et aujourd'hui. ça été très intéressant. On a pu encore plus cibler mon travail et l'orienter pour les prochains mois. Ainsi dans les deux semaines à venir, je vais vraiment travailler avec la CRA, les aider en informatique et en traduction, mais surtout bien comprendre leur travail et tenter de cibler leurs besoins afin de voir si un partenariat long terme avec ISF serait envisageable. Ensuite, je vais me diriger vers Bobo le 21 pour l'ouverture du Faso Market!! Un marchée qu' un ami de Boris ouvre pour vendre les produits locaux et dont Boris est actionnaire! Et le 23, je vais à Orodara, une petite ville où il y a un groupement de transformatrice d'anacarde. Je vais travailler là-bas avec elles pendant une dizaine de jours afin de vraiment mieux comprendre cet univers. De travailler avec elles comme ça, me donnera, on l'espère une vision différente de celle d'une simple visiteuse et les besoins pourront être beaucoup mieux identifié. Par la suite, je me dirigerai vers Dori (dans le sahel, sur les dunes faire un peu de dromadaire) pour la retraite mi-projet. Puis, je reviendrai à Banfora pour environ 3 semaines pendant lesquelles je ferai des visites terrain de micro entreprises qui ont reçu un appui pour évaluer un peu ce dernier et aider à faire des recommendations pour la 2 phase. Ensuite, ce sera aout pour 2 semaines où je travaillerai soit à Bobo, soit à Banfora avec Franck pour l'aider vraiment à démarer son entreprise de conseiller en entreprise et où j'écrirai mes rapports finaux. Et hop Ouaga, hop Toronto, hop Mt-Joli, hop Sherby!! ( bon sans doute avec un petit arrêt pour voir ma nouvelle petite niece à drummond!!!!)

Bref, le temps devrait passer très vite. La fin de semaine prochaine quelqu'uns des stagiaires et moi allons aussi se rejoindre à dédougou pour la fête à genevieve et un petit boost de moral!!

Aujourd'hui, j'ai mangé du karité. Je ne savais même pas que le fruit se mangeait. Intéressant comme goût, mais je ne suis pas convaincu. Ah oui, cette semaine, un soir, notre souper c'était 30 grenouilles attrapées par les enfants frites dans 3L d'huile. Différent!

L'estomac commence à faire des siennes un peu, mais j'imagine que ça en vaut la chandelle puisque l'oncle a dit: Valérie c'est pas una canadienne normale, elle mange avec nous; notre nourriture, c'est une africaine. C'est un bon point de gagné je crois.

Bon allé, je vais faire ma lessive, prendre le temps et débattre du monde!

Vous ne pouvez pas vous imaginer à quel point votre support est précieux. Merci d'être là pour moi. à bientôt!

mardi 3 juin 2008

Merci

En passant, sachez que je lis tous vos commentaires avec beaucoup de plaisir. C'est très réconfortant de savoir qu'il y a des gens à la maison qui pensent à nous. Merci, merci et merci encore. Votre support est précieux!

Une chance qu'il y a le nescafé

Chaque jour depuis que je suis ici, je pense à Rodney, un des garçons avec qui j’ai fait Katimavik, et à cette fois où il nous a dit que dans la culture amérindienne les gens prennent la vie au jour le jour et tentent de faire de chaque jour un accomplissement. Ainsi, quand la journée se termine et qu’ils sont en mesure de dire : « Today is a good day to die » (aujourd’hui est une bonne journée pour mourir), ça signifie qu’ils sont fiers de ce qu’ils ont accompli dans la journée et que s’ils devaient mourir à ce moment, ils le feraient de façon épanouie et noble. Ainsi, depuis que je suis ici, c’est de cette manière que je tente de prendre chaque journée qui vient.

Je peux vous dire que vraiment hier, it was a good day to die! La journée a été très bonne et s’est terminé de façon splendide. En fait, depuis quelques jours, je retire un peu mon bonheur du malheur des autres ou, j’essaie de prendre le côté positif des choses? Je m’explique. Le papa de Mariam (la femme chez qui j’habite) est malade donc il est venu chez sa première femme (la maman de Mariam) pour être plus près des soins hospitaliers que dans la brousse où il habite avec ses deux autres femmes. Depuis qu’il est là, les enfants viennent tous le visiter et j’ai ainsi la chance de discuter avec eux. Donc vraiment, je souhaite qu’il se porte mieux très vite (quoique le médecin hier lui a dit que c’était sans doute le VIH, il doit passer le test aujourd’hui donc…), mais en attendant, je profite des opportunités.

Bref, hier deux des garçons étaient en visite et nous sommes allé échanger avec Mariam, une autre sœur et Omar (le jeune étudiant qui habite dans la cours) au maquis (petit resto / bar / terrasse) et j’ai vraiment eu pleins de conversations super pertinentes et intéressantes. C’est ainsi que j’ai appris que le président du Burkina Faso, avant dernier pays le moins développé au monde, était plus riche que notre cher Stephen Harper et que le président Chirac en France. C’est fou la corruption qui règne ici. Tout est corrompu ici, imaginé le président est au pouvoir depuis 20 ans. Quand il y est entré, après avoir fait assassiné le président de l’époque, le révolutionnaire Thomas Sankara, en 1987, il a tenu des élections qu’en 1993, 6 ans plus tard! Avant, il s’était lui-même proclamé président! Et par la suite, bien sur, la corruption l’a gardé au pouvoir jusqu’à aujourd’hui. C’est un peu désarmant de voir à quel point nous ne pouvons rien contre tout ce qui se passe à ce niveau.

Malheureusement, aujourd’hui la journée a commencé un peu moins bien. Encore une fois, j’ai pensé à un moment pendant Katimavik, mais cette fois, ça concernait mon cher frère, Patrick. En effet, quand Patrick est venu me visiter à Terre-Neuve pendant Katimavik, un jour nous sommes allés prendre un café et Patrick m’a fait comprendre que je m’emportais beaucoup trop facilement lors de discussions de groupe, que j’étais trop impulsive et que je devais apprendre à être plus posée. Depuis ce jour, chaque fois que je me laisse emporter, j’ai une pensée pour lui et j’essaie de me détendre. Or, depuis que je suis au Burkina, j’ai l’impression de soit avoir fait des progrès immenses ou soit mon frère aurait beaucoup de boulot sur les bras avec les gens ici.

Les gens ont le tempérament CHAUD, même moi, ça m’épuise! Les gens crient c’est incroyable. Ainsi, si quelqu’un veut parler à une autre personne, jamais ils ne se lèveront pour aller lui parler. Ils restent où ils sont et crient tant et aussi longtemps que l’autre ne vient pas les rejoindre ou ne leur répond pas et ils s’emportent s’ils n’ont pas de réponses. Donc, même si seulement deux personnes sont réveillées à 5h le matin, s’ils veulent se parler et qu’ils sont à deux extrémités de la cours, ils se crient après au lieu de bouger.

Aussi, les gens ne se mêlent pas de leurs affaires, dimanche, je suis allée au marché avec Mariam pour vendre notre production d’anacardes. Sur la route vers le marché, nous avons croisé un petit attroupement de personnes. Un jeune homme avait accroché une dame avec sa moto et toute sa poterie était maintenant tombée et cassée. Et bien devinez quoi! Bien sur Mariam s’est arrêtée et s’est mise à GUEULER en djoula. Je ne sais même pas ce qu’elle disait, mais je peux très bien comprendre qu’elle ne se mêlait pas de ses affaires. Pendant 15 minutes, elle a suivi les gens pour leur gueuler après. Non, mais de quoi tu te mêles. Je me sentais super inconfortable.

Ce matin, ce fut le comble! Dimanche, la journée du marché, j’ai dit à Mariam que je lui offrait un moustiquaire (le mien est une place seulement et le sien est troué partout…résultat je me fais piquer et je ne veux pas le palu donc…) Ainsi, nous sommes allées ensemble en acheter un. Nous sommes allé voir une dame qu’elle connaît et lui avons bien expliqué que nous voulions une moustiquaire double. Le soir, une fois à la maison, quand j’ai tenté d’installer la moustiquaire, surprise, c’est un simple! Donc je le dis à Mariam. Bleue, elle s’empare du moustiquaire et part chez la dame pour l’engueuler. Ok, c’est un peu justifié (peut-être pas aussi intense mais bon..)

Alors tout ça se déroule dimanche. Lundi, elle parle encore du moustiquaire et dit qu’ils en ont commandé un dans la capitale parce qu’il n’y en a pas ici et blablabla. OK

Ce matin…6h!!! MARIAM, MARIAM, MARIAM. On crie pour la réveiller. Je me tourne de bord et la laisse se lever. Le spectacle commence. La dame qui lui criait après était la dame du moustiquaire venu l’engueuler. Je ne sais pas pourquoi, je ne comprends pas le djoula encore, mais je comprends moustiquaire. Elles se sont époumonées, ont gueulées à en fendre l’air pendant 1h!!!!!!!! 1h vous imaginez!!! POURQUOI? Je ne comprends vraiment plus rien! Tout ce que je sais, c’est que mon dieu que je ne suis pas prime comparé à eux Patou!

Bref, je ne sais pas pour vous, mais se faire réveillé ainsi, ce n’est pas vraiment un bon début à la journée. J’ai vraiment de la difficulté avec cet aspect de la culture ici. Heureusement, en arrivant au bureau les dames étaient toutes de très bonne humeur et Assetou m’a même fait un petit nescafé bien sucré (comme tout!) alors il y a de l’espoir!



Ah oui! Julie, j’ai pensé à toi hier. Quand nous sommes allé au maquis, j’étais en pyjama et oui, j’ai bu une guiness à ta santé!

lundi 2 juin 2008

Beaucoup de choses...

Alors encore une autre semaine. Elle a été bien remplie croyez moi!

Ainsi, le dimanche, j’ai tenté de faire ma première lessive entourée de Burkinabé. Toutes les dames se sont bien assurées de me dire sans cesse : c’est propre ça?!?

Oui???

Bien sûr quand je leur demandais de me montrer, elle me disait simplement tss tss.

Pas facile!

Ensuite, il y a eu une bonne pluie, belle occasion pour dormir un peu et lire. Chose certaine, quand il pleut ici, il pleut! Ce n’est as très long, mais c’est intense! En plus pendant que j’étais couché, il y avait de fines gouttes qui tombaient sur moi. Rafraîchissant!

Par la suite, le boulot a vraiment débuté cette semaine. J’ai pu me rendre utile avec tout le monde au bureau en leur apprenant plein de petits détails sur l’ordinateur ou en faisant des petites tâches. Bien vite, j’ai gagné leur confiance si bien que deux jours durant quand tout le monde était débordé ou en réunion, c’est moi qui a gardé le bureau. Ouf pas facile de prendre les messages avec les noms de famille incompréhensibles. Je suis vraiment contente, tout le personnel est fantastique avec moi.

J’ai aussi passé un peu de temps avec ma mère d’accueil pour mieux comprendre la transformation des anacardes. Ainsi, j’ai frit les anacardes pour sa production de la semaine. Maintenant je comprends pourquoi on dit que seulement quelques noix de cajou équivalent à un steak en calories. C’est de la friture pure et nette! Maman et papa vous allez vous boucher les artères!!!

C’était très intéressant. Elle m’a beaucoup appris déjà. C’est aussi là que j’ai un peu mieux compris ses conditions de vie. J’ai découvert que j’habitais chez l’une des 3 milliards de personnes qui survivent avec moins de 2 $ par jour. On peut dire que ça permet de se sentir un peu plus près de Dorothé.

Qui est Dorothé? Dorothé, c’est un personnage qu’Ingénieurs sans frontières utilisent pour personnifier la pauvreté. Ainsi, une Dorothé c’est une dame qui survie dans la pauvreté extrême. Dorothé, c’est la personne à qui je pense quand je ne sais plus pourquoi je suis ici. Dorothé, c’est elle que nous tentons d’aider.

Cette semaine, j’ai aussi aidé ma maman d’accueil à se faire une étiquette pour les noix de cajou qu’elle vend. Ensuite, je suis allé à Bobo aller-retour mardi et mercredi. Un voyage qui s‘est avéré plutôt inutile point de vue professionnel immédiat, mais qui m’a permis de comprendre beaucoup plus sur les besoins de mon homologue. Je vais devoir l’aider avec son sens de l’organisation!! Cependant, j’ai tout de même eu la chance de rencontrer Boris (mon coach) ce qui a été très utile!

Sinon, au bureau c’est un peu la folie. En fin de semaine, c’était les journées de l’anacarde et de promotions du manioc, donc ça n’a pas arrêté ici! J’ai bien appris sur l’anacarde le vendredi lors du forum qui a donné un peu l’état des lieux de l’anacarde et du manioc (le manioc est un tubercule géant, un peu comme la pomme de terre mais trente fois sa taille!). C’était vraiment pertinent pour moi, j’ai compris un peu plus les difficultés auxquelles les producteurs et transformateurs doivent faire face. Seulement 10% de la production de l’anacarde est transformé ici au Burkina, tout le reste se passe en Inde pour la plupart. Il est nécessaire d’essayer de palier à ce problème pour aider le Burkina à se développer!

Sinon, le samedi et dimanche, je n’ai pas assisté autant que je ne l’aurais souhaité aux différentes activités. La famille m’a demandé son aide pour cuisiner et vendre la production d’anacarde au marché le dimanche (tellllllllement trop de monde pour moi, c’est fou!!!). J’ai tout de même eu la chance d’aller discuter avec quelques producteurs et transformateurs. Yé!

Ah oui! Le vendredi soir je suis allé voir une manifestation culturelle aussi. C’était intéressant de découvrir la danse, la musique et le théâtre burkinabé. Malheureusement, je n’ai rien compris de la pièce parce que tout était en djoula L

La fin de semaine a été vraiment bien point de vue familiale. Le papa est malade et doit subir une intervention aujourd’hui à bobo (non, non ce n’est pas la partie bien). Ainsi, plusieurs des frères et sœurs sont venus pour le visiter. Nous avons donc eu plein de conversations vraiment intéressantes. Même un débat sur l’excision (la mutilation du clitoris). J’ai été surprise d’apprendre que l’argument que le papa tentait d’utiliser pour me convaincre était que quand les femmes devaient marcher pendant des kilomètres, le clitoris leur faisait un mal immense et que d’ainsi le couper leur permettait d’éviter de souffrir. Bien entendu, je n’ai pas osé confronté une personne âgé, ainsi je l’ai seulement écouté, mais j’ai trouvé fascinant de voir qu’il avait trouvé cet argument pour simplement caché que tout ce que l’homme veut vraiment avec l’excision c’est enlevé le plaisir sexuel à la femme et ainsi s’assurer de sa fidélité.

J’ai aussi finalement pris part au rituel de la prise du thé hier. Deux fois! C’est quelques heures chaque fois! J’ai beaucoup échangé avec les frères à Mariam (la dame qui m’accueille) et le jeune homme qui loue une case pendant qu’il étudie. Nous avons parlé des différences entre le Canada et le Burkina. De religion…ouf ici elle dicte tout! C’est vraiment très bien. Je commence à aimer mon nouvel univers.

Je sais que je m’éternise, mais je veux terminer sur la description de la soirée d’hier. Je préparais le souper dehors quand soudainement le vent s’est levé. Un vent incroyable. Si bien qu’un morceau de tôle quand même grand m’a volé dessus. Bien vite tout le monde s’est dépêché pour tout rentré dans la maison et bien vite, la maison s’est remplie de sable. Puis, la pluie a commencé, sur un toit de tôle, tout est amplifié! Met c’était le vacarme et on pouvait apercevoir le ciel qui s’éclairait sans cesse avec les éclairs. Puis, le calme total. Tout semblait tellement en paix, au ralenti. Je suis allé m’installer dehors avec l’étudiant, assis là simplement en silence. C’était comme si le monde venait de s’arrêter. Un oncle et une tante sont venus nous rejoindre et on a commencé un autre thé. Puis toutes les tantes, nous avons mangé ensemble. Après le deuxième thé, soudainement, le vent a repris, le ciel a recommencé à gronder et les éclairs à éclairer le ciel. Nous sommes donc rentré pour le dernier thé. J’avais l’impression d’être tellement minuscule dans l’univers, mais à la fois tellement bien.

Voilà, je vous quitte sur ça…